La Matrice, première installation du projet Chambre, au Musée Singer Polignac

Vous allez boulevard de Port Royal, Paris 5ème arrondissement ; au niveau de l’Hopital du Val de Grâce, vous prenez la rue de la Santé, Paris 14ème, jusqu’à la petite rue Cabanis  où se trouve le Musée Singer Polignac – Centre d’Etude de l’Expression

Entre hopitaux et maison d’arrêt, ambiance, ambiance !!  Mais ne soyez pas effrayés ! L’espace d’exposition de La Matrice est situé juste à l’entrée de l’Hopital Sainte-Anne, dans un beau sous-sol vouté. Et il n’y a pas la queue  pour assister à la séquence  son-vidéo de quatre minutes qui est extraordinaire.

Izabelle Roy, tapisserie de La Matrice, 2012

Je vous montre la tapisserie de la Première Chambre du Projet global qui en comportera trois.

Dans une première salle, vous découvrez les sources d’inspiration de l’artiste Izabelle Roy, des objets liés à l’univers de la chambre, des créations en tissu comme un oreiller sur lequel est brodé un cerveau aux  sensuelles circonvolutions en relief... un trophé très drôle. Nous pouvons lire des textes manuscrits des patients qui participent au projet artistique. Beaux, émouvants !

Izabelle Roy, cerveau, 2012

 

 

Izabelle Roy, troph+, 2012

 

 

 

 

 

 

 

Puis, derrière une porte blindée se trouve la salle de La Matrice. Par une ouverture, pratiquée dans une sorte de vaisseau spatial   tout blanc, douillet, on découvre l’intérieur, éclairé d’une lumière blanche, comme un soir de pleine lune. C’est un émerveillement ! Nous ne sommes plus vraiment sur terre. Pourtant une chambre réelle est installée dans ce vaste cocon, à l’aide de mobilier chiné, mais tout est si blanc, si lumineux, si léger, si cotonneux..Est-on dans la réalité ? le rêve ? le fantasme ? Une femme endormie est allongée sur un lit d’hopital, dans un sarcophage de tissu lumineux ( des fibres optiques ont été tissées avec les fibres végétales), brodé de fleurs de cristal, précieuses et fragiles. Seules les mains, jointes, et le visage de la femme sont visibles. Est-elle morte ? Non, une respiration soulève doucement le tissu. L’ambiance sonore reproduit une respiration calme. Un petit fantôme (une photographie  de la femme endormie) qui chante doucement une berçeuse en italien, semble « émerger des profondeurs de l’âme comme la consolation impossible d’un immense chagrin » écrit Izabelle Roy.

J’ai eu l’impression de pénétrer dans la Psyché féminine ; un espace de gestation où la frontière entre vie et mort n’est pas pertinente. On est dans un ailleurs, où les frontières n’existent plus entre réalité, rêve – matérialisé par le mignon petit fanôme -, et fantasme – représenté par un avatar « style Lara croft » dont les scènes de vie sont projetées sur un écran vidéo –

Pourquoi cette installation est-elle fascinante ? Il me semble qu’elle questionne le rapport qu’entretient chaque individu, officiellement sain d’esprit, ou non, avec la réalité et l’imaginaire.

Chaque jeudi, de 18 heures à 21 heures, une femme vivante est dans le sarcophage. les autres jours, elle est remplacée par un masque et des mains de cire.

Je vous souhaite une belle expérience sensorielle ; et si quelqu’un a des photos ou une vidéo, je les mettrai avec plaisir sur le blog. merci

À bientôt

 

 

A propos Françoise Delaire

historienne de l'art
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2 réponses à La Matrice, première installation du projet Chambre, au Musée Singer Polignac

  1. Ping : La Matrice au musée Singer Polignac, Paris : une vidéo en préparation | Delaire dans l'art

  2. CEE dit :

    Le Centre d’Etude de l’Expression et le Musée Singer-Polignac présentent le second volet de La Matrice d’Isabelle Roy.

    Exposition jusqu’au 15 mars 2015, ouverte au public du mercredi au dimanche de 14h à 19h, nocturnes tous les jeudis jusqu’à 21h.

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