Pemière impression : l’accrochage est sobre : les photographies noir et blanc, de petit format, très près les unes des autres, incitent le visiteur à s’approcher pour bien les voir, favorisant un regard intimiste. C’est cru, violent, gênant ou choquant, selon les oeuvres, mais de grande qualité !
J’ai été étonnée du silence régnant dans les salles dédiées à cette exposition. Un public d’un certain âge, en majorité des femmes, ce jour-là, – contrairement à l’expo Basquiat – curieuses et silencieuses, émues…effrayées… Et si Larry Clark nous montrait ce que nous préférerions ignorer ?! Certaines images font vraiment peur, comme la photo de la jeune femme nue, enceinte qui s’injecte de la drogue dans la veine – vie, plaisir, mort, addiction – L’artiste est talentueux….Mais ne faut-il pas être un peu voyeur pour photographier ces scènes de sexe ou de drogue de si près ? L’artiste parle de documentaire, mais la dimension esthétique des images est-elle compatible avec une vision documentaire de scènes aussi terrifiantes ? En plus, sur de nombreuses photos, les protagonistes ont l’air de poser : Le jeune homme tenant un révolver (Dead, 1970, 1968) est assis comme pour une photographie traditionnelle de bébé des années cinquante- soixante, rappelant les photos que réalisait la mère de Larry Clark, accrochées à l’entrée de l’expo.
Bonne idée de protéger les enfants de telles images ! Contrairement à Lunettes rouges, je ne trouve pas que l’interdiction de la visite aux moins de 18 ans soit le signe d' »une frilosité puritaine » mais seulement une juste mesure pour éviter de traumatiser les plus jeunes ! (Pourtant, moi aussi, j’ai éduqué tant bien que mal des adolescents) « Pas de quoi fouetter un chat ! » écrit-il ? – Oh si ! Et les visiteurs semblaient, ce jour-là, comme moi, douleureusement touchés. Je n’y emmènerai pas des jeunes de moins de 17 ans. Bref, ça fait peur !… et en plus on peut trouver toutes les photos sur internet !