Au Palais de Tokyo à Paris : une vidéo très poétique de Raphaël Zarka sur le skateboard

A propos de l’exposition Pergola, au Palais de Tokyo, je ne m’attarderais pas sur les oeuvres en carton de Charlotte Posenenske, analysées par Alexis Jakubowicz , sur les sculptures minimalistes de Valentin Caron, proche du design , ou sur les drôles de pneumatiques de Serge Spitzer. J’irai vite m’asseoir, confortablement devant la vidéo de Raphaël Zarka, Topographie du skateboarding, 2008, »afin de n’être [pas] fâché de venir au Musée pour ne rien voir ! » D’ailleurs, tous les visiteurs restent scotchés devant ce film accompagné de la musique de The Ventures.

Pourtant, le thème cher à raphaël Zarka, le skate board, n’a à priori rien de poétique, quoique … Après s’être intéressé à l’histoire du skateboard qu’il relate  dans un livre paru en 2005, Chronologie lacunaire du Skateboard, 1779 -2005, l’artiste-essayiste s’exerce à une approche esthétique.

Bob Burnquist

Ce jeu, devenu sport à cause des risques encourus, a de nombreux adeptes adolescents et adultes dans toutes les pays d’Europe et aux Etats-Unis. Les skater foncent, visant   l’annulation de la force gravitationnelle par la force centrifuge, désir illustré par la quête de  Bob Burnquist qui voulait faire le tour d’une évacuation d’égoût tubulaire, rêve  qui dura 30 ans.

Je me demande pourquoi si peu de communication sur l’oeuvre vidéo de Raphaêl Zarka ?! Même de la part du Palais de Tokyo ! Le skateboarding est il lié à une culture trop jeune ? trop populaire? contestataire ? Ah ces petits voyous qui esquintent les escaliers avec leur skate ! Ils ne respectent rien ! Ils sont libres ! Ivres de vitesse et de voltige ! Aucun obstacle ne leur résiste !

Cette pratique est à rattacher aux streetsarts, graphiti et tags.

Les skaters investissent « a bowle », une piscine vide, aux parois taguées, près de Los Angeles. Le grand soleil blanc et brulant du désert californien fait vibrer les contours des architectures, les figures filmées au rythme de la musique nous charment comme la chorégraphie d’un ballet contemporain.

Sincèrement, cette oeuvre mérite beaucoup mieux que l’attention qui lui est témoignée par les institutions !

Attention ! A voir jusqu’au 16 mai seulement !

A propos Françoise Delaire

historienne de l'art
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