Je ne connaissais que les bronzes bien sages d’Arman, d’après des accumulations de saxophones ou de trompettes, décorant agréablement les salons de la bourgeoisie cultivée. Et à l’occasion de cette exposition très intéressante au MNAM Georges Pompidou, j’ai découvert les Colères d’Arman l’enragé ! Je n’ai pas du tout ressenti cette nausée exprimée sur le blog Osskoor qualifiant l’expo d’une « accumulation d’accumulations » ; peut-être parce que j’ai visité l’expo dans de bonnes conditions ; il y avait très peu de monde et j’ai pu observer toutes les oeuvres de loin, de près, et échanger mes impressions avec ma fille dans une ambiance très calme. Arman, ce Nouveau Réaliste, s’est attaqué aux objets avec rage et par tous les moyens possibles !
– La destruction pulsionnelle à coups de hâche ! J’ai été particulièrement choquée qu’il ait osé briser un violon, cette instrument de musique que j’aime tant… qui a une âme. En même temps, j’admire la performance sacrilège ! et le résultat est, malgré le choc, assez esthétique. Cette attitude me rappelle les concerts du groupe d’artistes Fluxus, à la même époque, les années soixante, dont les performances consistaient à casser à coup de hâche un piano et d’autres instruments devant un public d’abonnés endimanchés, scandalisés par cette musique… concrete, violente, agressive, rebelle.
– La découpe méticuleuse, obsessionnelle, d’une contrebasse, d’un piano…
– La destruction par le feu d’un fauteuil de style Louis XV, The day after Pompei’s syndrome, de 1984, puis de tout un salon
Pour conclure, j’ai adoré voir des oeuvres originales, colorées, uniques, résultant d’ une gestuelle agressive, des sculptures composées d’objets réels, et non des bronzes, qui ne sont que des multiples monochromes.
Regardez la différence ! Cette accumulation de réelles guitares offre une fabuleuse palette de couleurs de bois. Imaginez un bronze d’après cette oeuvre. Sûrement bien fade..
Les Accumulations de détritus pris dans une résine jaunie par les années…sont….burk! dégoutantes ! Donc réussies ! Il faut bien que nous soyons dégoutés par les rebus de la société de consommation.
Ping : Henry Moore au Musée Rodin : un peu déçue | Delaire dans l'art