Quelle drôle d’idée ! Un titre en anglais pour une exposition d’artistes travaillant en France ou nés en France ! Comme souvent, au palais de Tokyo, le titre permet mal d’imaginer le contenu de l’expo. On s’attendrait à découvrir d’éventuelles filiations établies par les commissaires entre les jeunes artistes exposés et des aînés reconnus ; mais non, pas du tout ! seulement des oeuvres récentes d’artistes de moins de 35 ans.
Heureusement, le ticket restant valable pour voir les oeuvres exposées dans l’autre lieu un autre jour, je suis d’abord allée au MAMVP, puis, la semaine suivante, au Palais de Tokyo. Celà permet de souffler entre deux car il y a environ 80 oeuves dont beaucoup de vidéos !
Au MAM, une sculpture de Théo Mercier m’a beaucoup émue. Une sorte de peluche géante aux grands yeux bleus, solitaire, comme handicapée par sa taillle, à la fois douce et fragile, entre l’humain et l’ours blanc qui attend, sur sa banquise en liquéfaction, l’extinction irréversible de son espèce !
Comme tadahblog, j’ai été captivée par la vidéo Légende de Mohamed Bourouissa ; filmée au téléphone portable, façon « caméra cachée », le spectateur devient voyeur d’une activité illicite. La démarche du vendeur à la sauvette de paquets de cigarettes peut très vite se transformer en agression. La violence est toute proche…Nous sommes aux aguets, comme lui. La police peut intervnir…Il va tenter de s’échapper…
Je me suis sentie assez mal à l’aise au Palais de Tokyo. Dès la première salle, je suis incommodée par l’odeur provenant d’une énorme sculpture de poussière de Yuhsin U. Chang ! Cette espèce de monstre menaçant va-t-il se désagréger et m’ensevelir sous une avalanche….de poussière ?
Et la vidéo L’Heure du chevalde Bertrand Dezoteux ! Stoïque, je l’ai regardée du début à la fin : suite confuse de scènes de vie rustique, labours à l’aide d’un antique instrument, tonte d’une brebis, poussin sortant de l’oeuf, danse folklorique, du Pays Basque, paraît-il ; les « dialogues » en allemand sont sous-titrés en français, et ceux dans une autre langue inconnue pour moi,- basque ? peut-être -, sous-titrés en allemand. Je n’ai rien compris. A la rigueur, pourquoi pas ? Avec l’art contemporain, c’est fréquent ! Mais, excepté, quelques images surréalistes, je n’ai pas vu d’intérêt esthétique non plus. L’ensemble est assez désagréable à regarder et à écouter. Avais-je besoin d’un médiateur culturel ? Pourtant les oeuvres plastiques ne devraient pas nécessiter un discours explicatif pour être appréciées par un spectateur habitué à l’art de son époque et instruit en la matière.
Au contraire, la vidéo Biarritz, du même artiste, exposée au MAM, m’avait agréablement ramenée aux origines de la vie, le milieu aquatique ; et je m’étais sentie un peu poisson. Ce photographe et vidéaste de 28 ans me semble intéressant et prometteur, mais il faut « s’accrocher » ! Même quand il explique lui-même son travail !
Cette expo offre une profusion hétéroclite, une diversité de médiums : sculptures, installations, vidéos, mais aussi peintures, dessins délicats ou provocateurs comme Le Conseil municipal de Jean-Xavier Renaud rappelant des caricatures colorées et drôlatiques.
Alors, me demanderez-vous ? Faut-il aller voir Dynasty avant le 5 septembre ? Oui ou non ? Et je suis gênée pour répondre.
N’y allez pas si vous n’êtes pas déjà bien familiarisé avec l’art contemporain. Si vous êtes initiés, vous pourrez découvrir de nouveaux artistes et quelques oeuvres intéressantes.
Malgré tout, je me suis souvent sentie frustrée devant la majorité des oeuvres, qui ne me touchaient pas. Est-ce vraiment ce qu’il faut apprécier en art aujourd’hui ?